Après des européennes qui n’ont pas déchainé les internautes – c’est le moins que l’on puisse dire ! – les régionales pointent le bout de leur nez (dans environ 9 mois).
Un sondage place « Internet, premier média utilisé pour faire un choix aux européennes« . A n’en pas douter sur le scrutin régional, qui devrait davantage intéresser les français, internet jouera un rôle encore plus important.
Ce scrutin peut potentiellement intéresser les français puisque la région est un des échelons administratifs les plus pertinents. Moins visible que la commune bien sûr, mais justement dans ce scrutin, la pédagogie est importante et les différences dans les programmes des candidats auront un sens. Le média internet va donc être très pertinent.
Ces élections mobilisent moins traditionnellement que celles de niveau nationales, ce qui est une raison de plus d’essayer de labourer en profondeur le corps électoral pour le stimuler. Internet étant un excellent outil pour cela. En 2004 les craintes d’abstentions record avaient été démenties .
Dans ce scrutin, internet en tant qu’outil militant, va devoir encore plus qu’au niveau national, être un outil au service du réel. Il va aider à remplir les salles de meeting, à organiser les différentes actions militantes. A l’échelon régional, faire des tractages, du porte à porte, du phoning,… à encore plus de sens puisque le scrutin porte sur des sujets qui sont à proximité de votre entourage, que celui-ci soit ou non impliqué politiquement. En gros, il était plus difficile pour un militant de convaincre quelqu’un d’aller voter aux européennes qu’il ne le sera pour les régionales.
L’intérêt enfin, sera d’assister à 22 campagnes régionales, que les enjeux nationaux soient forts ou non, on ne pourra gommer totalement le local.
Les partis vont -ils réussir à mutualiser certains outils ? La roue va-t-elle être réinventée 22 fois…. Là où les appareils nationaux brident parfois les initiatives, on devrait grâce au niveau régional voir certaines actions intéressantes faire la différence…mais aussi voir beaucoup de bricolage faute parfois de moyens et de compétences sur un échelon local.
L’idéal est certainement de se lancer en septembre/octobre afin de prendre des positions dans l’espace social qu’est devenu internet. Démarrer tôt faisant toujours prendre une avance irrattrapable ensuite, dans le positionnement sur les moteurs de recherche notamment. Comme Benoit Thieulin le fait justement remarquer, dans les qualités du dispositif d’Europe Ecologie pour les européennes, celle qui a consisté à partir les premiers n’a pas été la moindre.
Il faut à partir de cette date engranger un maximum de contacts. Ces contacts sont la clés du succès. On va s’appuyer sur eux pour élargir la base originale. Il faut les informer, en trouvant le bon rythme. Chaque information devant s’accompagner d’une proposition d’action. Ainsi, les contacts se sentent pris en considération car ils sont réellement utiles.
Si les délais le permettent, lorsque les listes sont connues suffisamment tôt (ce qui est parfois délicats), on peut évidemment associer les citoyens à l’élaboration du programme. Cela avait été le grand talent de Ségolène Royal avec Désirs d’Avenir. Ce type d’action est l’occasion d’élargir l’audience des sites de campagne. Au lieu d’avoir des militants ou sympathisants, on peut dans un site de démocratie participative élargir son audience traditionnelle aux citoyens au sens large. Ce sont les opposants qui ont le plus intérêt à être dans cette démarche de propositions, les sortants s’appuyant sur leur bilan et sa défense, ils ont de plus eut les outils en main pour faire de la concertation dans leur conseil régional.
D’ailleurs, les élus régionaux d’opposition lorsqu’ils ont déjà bien compris internet, ont normalement déjà un site actif, avec de nombreux contacts, ils ont pris le temps de continuer à écrire, à proposer, à critiquer depuis 2004 même si peu de lecteurs venaient alors sur leur site. C’est à partir de maintenant qu’ils vont pouvoir cueillir les fruits de ce type de travail de fond.